Tous les matins je postule,
Dans mes emails, Les CV pullulent
De l’aube au crépuscule
Je passe des coups de fil
Personne ne répond
Il n’y a pas de rebond
Je tourne en rond
Comme une rengaine
Jouée au violon
J’ai des migraines
Mais ce ne sont pas tes oignons
 
 
Comme un essaim de frelons
Le bruit des « Non »
Jusque dans les tréfonds
De mon âme,
Abîme mon enthousiasme
Dans un vacarme
De marasme qui dévore
Tout le vivant de mon être,
qui n’est plus fort.
 
Résilience  
Tu veux de l’obédience
Tu sais, je ne vis pas dans l’opulence
De toi j’ai construit toutes mes espérances.
Donne-moi de la confiance.
 
Je multiplie les entretiens
Pour montrer que je ne suis
Pas un vaurien,
Ma mère me dit qu’il ne faut pas
Baisser les bras,
Je lui dis que je n’y arrive pas,
Je suis un bras cassé.
Lassé d’être un bolosse
Tassé au fond de la classe.
Je lui dis que je n’y
Suis pour rien si je ne trouve rien
dans cette vie de chien battu
par les refus.
 
Résilience  
Tu veux de l’obédience
Tu sais, je ne vis pas dans l’opulence
De toi j’ai construit toutes mes espérances.
Donne-moi de la confiance.
 
 
Tout ce raffut,
C’est dans ma tête, qui l’a voulu.
Au bahut,
je n’ai pas lu Camus.
Ni le Chef d’œuvre inconnu.
J’ai fumé l’ennui,
J’étais perdu.
De toute façon, je n’étais pas l’élu,
À l’école comme dans la rue.
L’indifférence tue.
 
Résilience  
Tu veux de l’obédience
Tu sais, je ne vis pas dans l’opulence
De toi j’ai construit toutes mes espérances.
Donne-moi de la confiance.
 
Est-ce pour ma couleur de peau
Si je n’ai pas fait Sciences-Po ?
Est-ce  pour ma dégaine de prolo
Que tu ne me donnes pas du boulot?
Est-ce pour mon prénom,
Si je n’ai que des « Non » ?
Ce n’est pas la mer à boire non plus
Pour trouver du travail au coin de la rue
Si c’est ton président
Qui te le dit,
A Toi le sans-dent,
Qui n’est pas d’ici.
 
A Toi le sans-dent,
Qui n’est pas d’ici.