À nos âges,
déjà toutes ces pages,
Où sont nos écrits,
Où nos amours comme tant de nos cris
Ont mal vieilli,
Qui sont mal recueillis
Car trop mal décrits.
Les envies que nous donne la vie,
Les jalousies qui font fi
Dans ces passages de ma vie,
entre ces lignes, sans signe de vie, comme un silence qui scie, ici.
 
 
Une Rosalie ou une Coralie,
Tout n’était pas dit,
Ce n’était pas fini,
Elles sont parties,
Elles m’ont donné des baffes
Dans ce paragraphe,
Juste là, entre ces deux affres,
ce n’était pas un sang d’encre
Toutes ces taches d’encre
sur cette page,
Ce n’était pas l’âge
Des enfantillages,
La couleur était noire,
Comme ce A noir,
Qui n’est pas beau
Comme dans le poème de Rimbaud
 
 
La ligne n’est pas achevée.
Le point n’est pas ajouté.
Car je n’ai pas sauté
Sans  cette majuscule
Où ce minuscule fait ses débuts
Comme ici le H dans Hercule,
moi aussi je suis perdu
Dans le flot du continu
Noyé parmi ces individus
Dans ce chapitre, qui m’ont
Fait voir des vertes et des pas mûrs,
ces pitres sinistres qui ont fait couler mon
encre. Il n’y en a plus,
Pour remplir ces pages alourdies
par toutes ces âmes amuïes
dans L’Eternel perdues  
Il n’y a plus de ces incongrus ni de ces malotrus,
Qui ne m’ont pas du tout ému.
 
Le  bras est engourdi
dans ce point qui ne finit pas
la pensée est appauvrie
par ce refrain qui n’étreint pas
Cette rengaine des soleils-noirs
lancinante dans ces passages,
Ligne par ligne. Ces obscures-clartés
des phrases longues et des suspensions
 
La pause est toute légère :
Virgule de pacotille pour respirer
Le souffle n’est pas engagé dans
ces pavés des ruines de l’âme.
 
La main tremble encore de ces élucubrations
sans partition. Parkinson, non !
Équations de l’amour. Comme toujours, l’encre
Pour l’amour ne s’épuise.
Il s'agite dans le flux du temps,
Du printemps jusqu'à l'hiver de la vie,
emplie de toutes ces pages de nos âges,
déjà !